L’organisme humain est une machine de précision.

Des milliers de réactions chimiques, de transformations, de signaux électriques s’y produisent à chaque instant et ce serait vite le chaos s’ il n’y avait pas un certain nombre de systèmes de contrôle qui en assurent l’équilibrage.

Par ailleurs, dans la vision de la Naturopathie, ainsi que dans celle des médecines traditionnelles comme la MTC ou l’Ayurveda, les troubles s’installent lorsqu’il y a déséquilibre. Que ce soit un déséquilibre physiologique, énergétique ou vibratoire, c’est l’impossibilité du retour à l’équilibre qui induit la survenue de pathologies plus ou moins lourdes.

Passons donc en revue ces principaux équilibres qui garantissent la préservation de votre bien-être

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L’équilibre oxydatif

L’oxygène que nous respirons (chimiquement il s’agit de dioxygène) active un certain nombre de réactions nécessaires aux cellules pour produire l’énergie qui nous est indispensable pour vivre.

Cet oxygène est contenu dans l’air que nous respirons, atteint le sang lorsqu’il se trouve en contact avec l’intérieur de nos poumons et est transporté vers les cellules.

C’est dans les cellules que se mettent en place les chaînes de réactions chimiques qui ont pour but de produire l’énergie nécessaire au fonctionnement physiologique du corps.

Plus précisément, ces réactions ont lieu au sein de nos cellules dans un organite nommé « mitochondrie ».

Mais que sont les mitochondries ?

Les mitochondries, qui sont de véritables usines chimiques, transforment le glucose, ou d’autres substrats énergétiques dont les lipides, en d’autres espèces chimiques en produisant de l’énergie. Ces transformations se font grâce à des transferts d’électrons entre espèces chimiques, de la plus réactive à la moins réactive et stable.

Par exemple dans la plus importante de ces réactions, la chaîne respiratoire, chaque molécule de glucose est oxydée par le dioxygène, à travers plusieurs cycles oxydo-réductifs (c’est-à-dire de transfert d’électrons), et produit en théorie 38 molécules d’ATP, forme de stockage de l’énergie sous forme chimique, qui est à disposition de toutes les réactions qui ont lieu à l’intérieur de nos cellules.

Afin de réaliser ces chaînes de réactions, il existe des intermédiaires qui à tour de rôle sont oxydés et réduits : on les appelle les co-enzymes. Ce sont les couples (formes oxydée, forme réduite) NADH/NAD+ et le coenzyme Q10/ubiquinol, les flavonoïdes, les cytochromes, les quinones, etc…

Lorsqu’on s’intéresse aux mécanismes du stress oxydatifs, ces molécules deviennent familières.

Alors, pourquoi a-t-on besoin de molécules anti-oxydantes puisque toutes ces réactions d’oxydo-réduction semblent bien réglées et cantonnées à l’intérieur de la membrane de la mitochondrie ?

Et bien, parce que le rendement n’est pas de 100% ! Il y a des pertes énergétiques, car il y a des fuites de certains de ces intermédiaires à l’extérieur de la mitochondrie, et parce que certaines des réactions d’oxydo-réduction ont retiré ou transmis un électron à des molécules qui d’habitude ne rentrent pas dans les cycles physiologiques normaux et produisent des espèces chimiques particulièrement réactives : les radicaux libres.

On évalue ces pertes à un intervalle compris entre 0.4% et 4%.

Les radicaux libres sont des oxydants très puissants, c’est à dire qu’ils ont le pouvoir de prendre un électron à d’autres molécules – d’habitude stables- on les rendant inaptes à jouer leur rôle physiologique.

Ces radicaux libres, s’échappent de la mitochondrie et sont capable d’attaquer les autres organites ou la membrane de la cellule dans laquelle ils ont été produits, et propager par une chaîne radicalaire des oxydations et des réductions dans plusieurs cellules et tissus en les dégradant.

En résumé, plus il y a de production de radicaux libres, plus il y a dégradation cellulaire et tissulaire. Plus il y a dégradation tissulaire et cellulaire, plus il y a dysfonctionnement du tissu ou de l’organe, donc apparition de troubles. Le déséquilibre s’installe, et fait le lit de la pathologie.

Ces radicaux libres peuvent-être bloqués et leur action néfaste peut être annulée par la présence d’anti-oxydants.

Ces anti-oxydants sont déjà présents dans l’organisme mais ils peuvent aussi être apportés par l’alimentation ou par la complémentation.

La Nature a donc bien fait les choses en trouvant par elle-même le remède à ces substances très réactives en incluant un arsenal anti-oxydant dans nos cellules ou en incorporant d’autres outils à travers notre alimentation.

Le problème survient lorsque la balance oxydative est déséquilibrée !

C’est-à-dire lorsqu’il y a plus d’espèces oxydantes – les radicaux libres- que d’espèces anti-oxydantes.

C’est le début du stress oxydatif.

Le début de l’installation des maladies.

L’équilibre Acide-Base

On va continuer à réviser nos cours de chimie ! Cette fois c’est l’échange d’ions H+ qui est en jeu.

Les acides, sont des espèces qui libèrent des ions H+ dans la solution dans laquelle ils sont dissous. Et les bases récupèrent ces entités. Elles peuvent aussi se dissocier en libérant des ions OH-, des hydroxyles, que les acides peuvent récupérer.

La mesure de l’acidité ou de la basicité (on dit plutôt alcalinité) d’une solution se fait donc en évaluant le nombre de protons libres (H+) dans la solution. L’échelle de mesure est logarithmique et se nomme échelle de pH (p pour potentiel, et H pour hydrogène). La solution est acide pour un pH compris entre 1 et 7, neutre pour un pH de 7 et basique (ou alcaline) pour un pH entre 7 et 14.

Les systèmes biologiques ont trouvé des systèmes pour maintenir un pH proche de la valeur optimale. Ce sont les tampons.

Lorsqu’un acide et une base faible issus de la même espèces chimique (acide lactique/lactate ; acide carbonique/bicarbonate ; acide citrique/citrate, ammonium/ammoniac, …) sont en présence on appelle cette solution une solution tampon.

Leur présence permet d’éviter de trop grandes variations de pH en présence d’une source d’acidité ou d’alcalinité. C’est une forme de protection.

Et heureusement car le corps humain a une marge de manœuvre autour de son pH plasmatique d’équilibre de 7,4 très étroite. En effet à 7,38 on est en acidose, et à 7,42 on est en alcalose. On parle donc d’un écart de 0.3% par rapport à la position d’équilibre !!!

Chaque système et chaque cellule a son propre système de régulation de son pH, car celui-ci dépend de la fonction du milieu dans lequel fonctionnent les organes : dans l’estomac le milieu est très acide, dans le colon plus alcalin, etc… Mais l’équilibre du pH sanguin plasmatique est un bon exemple pour comprendre les mécanismes de régulation.

L’organisme a prévu trois systèmes de régulation du pH plasmatique.

  • Les systèmes tampon : bicarbonate, phosphate et protéique
  • Le système de régulation par la respiration : autour de l’équilibre acide carbonique/bicarbonate par élimination de dioxyde de carbone (les trois espèces sont liées)
  • Le système de régulation par les reins, encore le tampon bicarbonate, mais aussi le système urée-ammonium-ammoniac lié au système d’équilibrage des protéines.

Sans rentrer dans les détails de tous les systèmes de régulation et d’équilibre acido-basique regardons de près le système majeur : acide carbonique-bicarbonate, qui représente 99% des systèmes tampons.

La réaction d’échange d’ion H+ se faite entre l’acide carbonique et l’ion hydrogénocarbonate (nommé couramment bicarbonate). L’acide carbonique n’est pas une espèce très stable et a tendance à se décomposer en eau et dioxyde de carbone. Ce qui est pratique puisqu’il peut vite être éliminé par la respiration au cours des échanges gazeux.

A quel moment notre pH peut-il changer ?

Plusieurs sources d’acidification naturelle existent :

  • Alimentation : protéines (acides aminés), sucres, graisses acidifient notre corps pendant la journée. Certains aliments plus que d’autres (il existe une échelle nommée indice PRAL).
  • Stress, car il bloque le fonctionnement des émonctoires et fait surconsommer des facteurs qui pourraient neutraliser l’acidification : magnésium, calcium, potassium, lithium, vitamines B par augmentation du métabolisme
  • Manque de sommeil, qui réduit le temps de désacidification nocturne
  • Activité physique, qui produit de l’acide lactique
  • Désordres digestifs
  • Troubles de l’élimination, notamment rénale, mais aussi respiratoire (respiration courte)
  • Phénomènes oxydatifs
  • Hyperfermentation dans le côlon droit, avec production d’acides gras à chaînes courtes

L’organisme est capable d’enrayer cette acidification temporaire justement en activant le système tampon bicarbonate :

  • Plus il y a d’ions H+ dans le sang (augmentation de l’acidité), plus le bicarbonate va se transformer en acide carbonique, qui va se dégrader en eau (ph neutre) et CO2 libéré par la respiration (l’organisme accélère donc la respiration pour éliminer le CO2 en excès).
  • Cela se passe immédiatement au niveau extracellulaire (plasmatique et interstitiel), mais en un deuxième temps ce sera autour des tampons intracellulaires de corriger l’acidification. Dans ce cas si il n’y a pas assez de bicarbonate, il va falloir aller le chercher en mobilisant le bicarbonate de calcium contenu dans le squelette, en déminéralisant les os.
  • Le système rénal, permet ensuite de régénérer les ions bicarbonate à partir du CO2 en éliminant l’acidité en excès, ce qui explique pourquoi l’urine est plus acide.

L’acidose métabolique latente

Mais que se passe-t-il si le mécanisme de régulation est débordé par un excès d’acidification :

  • Impact sur la santé osseuse, déminéralisation progressive par spoliation du bicarbonate de calcium (et attention, le problème n’est pas le calcium en manque mais bien l’effort pour maintenir l’équilibre acide-base).
  • Lithiase rénale par excès de fuite de calcium et par cristallisation de certains sels
  • Hyperglycémie chronique causée par une hypercortisolémie induite par l’acidose métabolique de bas grade
  • Augmentation de l’insulino-resistance
  • Fonte musculaire par dégradation de la glutamine en ammoniac
  • Modification de la flore intestinale et vaginale avec survenue d’infections plus fréquentes (notamment à candida)
  • Douleurs et fatigue persistante, sans état pathologique

L’acidose métabolique latente s’installe donc progressivement. Afin de l’enrayer l’organisme puise dans l’alimentation ses apports en potassium, calcium, magnésium et sodium, minéraux alcalinisants dont il a besoin.

On peut donc l’aider en privilégiant des aliments riches en ces éléments – essentiellement les légumes- et en diminuant la part de protéines animales riches en soufre et phosphore, plutôt acidifiants.

L’équilibre des acides gras oméga-6 et oméga-3 et de l’état inflammatoire

Les lipides sont des éléments constitutifs et fonctionnels très importants pour le bon fonctionnement de l’organisme.

Parmi ceux-ci, concentrons-nous sur une famille chimique : les acides gras polyinsaturés (AGPI).

Ce sont des acides gras à longue chaîne, au moins 18 atomes de carbones et avec plusieurs doubles liaisons. Ce qui leur confère des propriétés importantes au niveau de la fluidité membranaire.

Les acides gras essentiels sont deux lignées d’acides gras polyinsaturés qui sont apportés à l’organisme uniquement par apport alimentaire (ou complémentation).

L’humain ne sait pas les fabriquer à partir de précurseurs, d’où la notion d’essentiel.

Il en existe deux lignées :

  • Les oméga 6, dont le chef de file est l’acide linoléique (18 atomes deux carbones, 2 insaturations dont la première à 6 atomes de carbone de l’extrémité libre)
  • Les oméga 3, dont le chef de file est l’acide alpha-linolénique (18 atomes de carbones, dont 3 insaturations dont la première est à 3 atomes de carbone de l’extrémité.)

En effet, les AGPI jouent un rôle :

  • Dans la structure et le fonctionnement des membranes cellulaires, et donc dans l’intégrité de la cellule
  • Dans la modulation des enzymes et protéines contenues dans les cellules
  • Dans le fonctionnement du métabolisme : régulateurs de gènes gérant le métabolisme et le transport des lipides,
    • Comme précurseurs de molécules (eïcoasnoïdes) médiatrices de plusieurs fonctions cellulaires
      • Inflammation
      • Immunité
      • Hémostase
      • Activité neuronale et inflammation au niveau du SNC
  • Dans des fonctions spécifiques dans la physiologie de la rétine, du cerveau et du SNC
    • Par exemple le DHA (oméga 3), qui participe à la transmission nerveuse et joue un rôle dans la mémorisation, la résistance au stress nerveux, le développement du cerveau, diminuer les effets du vieillissement cellulaire et tissulaire (notamment la vision), diminution de l’hypertension artérielle, augmentation de la capacité antioxydante…

Comme dans tout autre système physiologique, tout fonctionne bien quand il y a équilibre.

En quoi consiste l’équilibre des AGPI ?

 Il y a théoriquement un ratio à respecter dans la prise alimentaire omega-6/oméga-3 : 5/1.

Dans notre alimentation très riche en viande mais pas trop en poisson, en huiles et gras pauvres en oméga-3, etc.. le rapport est plutôt de 15/1.

Il y a donc urgence à corriger cet équilibre, en le ramenant à la valeur théorique. Mais pourquoi ?

Il faut d’abord comprendre à quoi mènent les voies oméga-6 et oméga-3.

La voie de l’acide linoléïque (oméga-6), mène d’abord à l’acide arachidonique qui ouvre ensuite des voie de synthèse vers des médiateurs de type pro-inflammatoire (utiles pour démarrer la défense de l’organisme) et également vers des médiateurs de type anti-inflammatoires.

La voie de l’acide alpha-linolénique (oméga-3) mène vers l’EPA et ensuite vers des médiateurs anti-inflammatoires-différents des autres- et/ou vers le DHA.

Donc intuitivement, on peut conclure que si il y a davantage d’entités provenant de la voie des oméga-3 les effets seront bénéfiques.

En effet si la série des mediateurs des séries pro-inflammatoires est prépondérante, l’effet sur l’organisme sera un terrain inflammatoire.

Si la famille des oméga-6 est prépondérante, on pourra retrouver un dysfonctionnement cérébral, un vieillissement prématuré, un syndrome métabolique, des pathologies inflammatoires, une perméabilité intestinale, une tendance au stress oxydatif. Comme nous l’analyserons plus tard, ce sont tous des facteurs qui agissent au niveau du cercle vicieux de la baisse de la performance.

Une façon d’augmenter la présence d’oméga-3 est de fournir directement de l’EPA à l’organisme grâce à une alimentation riche en produits de la mer.

Cependant, même si le DHA peut être synthétisé à partir de l’EPA, le taux de conversion est très faible.

C’est pourquoi le DHA (anciennement nommé acide cervonique, car on le retrouve dans le cerveau) est aujourd’hui un acide gras essentiel. On peut augmenter la quantité de DHA en l’ingérant sous forme de complément alimentaire, tout comme l’EPA d’ailleurs.

L’équilibre hormonal

Sans hormones, pas de communications entre les cellules, pas de messages entre les systèmes, pas d’adaptation du corps à ses besoins et à ses contraintes.

L’équilibre hormonal est donc essentiel à la survie, et dans le cas qui nous intéresse à l’optimisation des performances.

On pensera aux équilibres hormonaux suivants :

  • Régulation de la glycémie : le jeu insuline-glucagon, afin d’optimiser l’apport des substrats énergétiques aux tissus sans créer d’insulino-résistance, palier d’un futur diabète.
  • Régulation de l’axe Hypothalamo-hypophyso-surrénalien en réponse au stress et aux contraintes
  • Régulation des hormones sexuelles, notamment au cours du cycle féminin, pour garantir stabilité émotionnelle, absence de douleurs et de fatigue qui garantissent d’être toujours au top, ou en périménopause. Le syndrome pré-menstruel résulte de ces déséquilibres avec des effets au niveau physique ou émotionnel comme dans les cas pratiques 5 et 17, reportés en fin de mémoire.
  • Régulation de la fonction thyroïdienne qui influe énormément sur la fatigue, la motivation, la concentration, l’irritabilité…donc sur les trois aspects étudiés de la performance cognitive, émotionnelle et physique (le cas pratique 1 atteste de l’importance de la thyroïde). On se méfie surtout des hypothyroïdies frustres ou des thyroïdites de Hashimoto, qui présentent la symptomatologie d’une hypothyroïdie sans pour autant pouvoir être prises en charge médicalement, par un traitement substitutif. Quant à la testostérone, si elle est caractéristique de la nature masculine, elle est aussi présente chez les femmes et son excès accompagne les troubles des règles jusqu’à l’aménorrhée, l’acné, le SOPK (le cas pratique 10), l’excès de pilosité…
  • Régulation de la somatotropine, hormone de croissance qui permet la régénération des cellules et tissus, ainsi que leur croissance.

On n’oubliera pas non plus les hormones qui sont aussi des neuromédiateurs et qui seront décrits dans le paragraphe suivant qui leur est dédié.

L’équilibre des neuromédiateurs

Humeur, émotions, capacités cognitives ont un lieu en commun et un point en commun.

Le lieu commun, c’est le cerveau.

Le point commun, c’est l’équilibre entre les effets de plusieurs substances chimiques qui sont secrétées à l’intérieur du cerveau et qui permettent la transmission d’un signal : les neuromédiateurs. Quels sont ces neuromédiateurs, et comment fonctionnent-ils ?

Ils se répartissent en plusieurs familles chimiques :

  • Las catécholamines : dopamine, noradrénaline, adrénaline
  • Les indolamines : sérotonine et mélatonine
  • Le GABA
  • L’acetylcholine
  • Et d’autres qui sont également très important mais qui ne feront pas forcément l’objet d’un approfondissement : les endorphines, l’adénosine, l’histidine…

Ils permettent à un signal de se propager d’un neurone à un autre : lorsque le signal électrique arrive en bout de neurone au niveau de la synapse, ces neuromédiateurs sont déversés dans la fente synaptiques, trouvent des récepteurs sur le neurone suivant et en interagissant avec ceux-ci permettent de propager le signal. Afin que leur action dans la fente synaptique cesse et ne sature pas le neurone suivant, les neurotransmetteurs sont recapturés ou dégradés et retirés de la fente synaptique.

Puisque chacun d’entre eux interagit sous l’impulsion d’un signal spécifique et uniquement avec des récepteurs spécifiques du neurone suivant, on peut considérer que chacun de ces composés chimiques est porteur d’un message précis qui va induire une action ou un comportement précis.

Certains neuromédiateurs stimulent les circuits orthosympathiques, comme les catécholamines, et les autres les circuits parasympathiques.

Dans les descriptions qui suivent nous nous focaliserons, en général sur les effets des neuromédiateurs au niveau des récepteurs du SNC.

En effet, le système des neuromédiateurs agit aussi à distance sur les organes, le système digestif, cardiaque ou locomoteur, comme tout système hormonal.

La dopamine, la clé de démarrage

La dopamine est le neuromédiateur de l’énergie, de la motivation, de l’estime de soi, de la libido, des envies (et des addictions). Elle nous pousse à trouver ce qui nous plait, et nous permet de nous en souvenir par un mécanisme connu comme circuit de la récompense. En général, le cerveau va nous pousser vers des actions qui nous feront fabriquer de la dopamine, pour ressentir du plaisir.

La dopamine active les circuits dopaminergiques en favorisant la mémorisation, l’augmentation de la vigilance, la diminution du besoin de sommeil, la stimulation locomotrice. Avec la dopamine on avance.

Bien évidemment, en cas de carence de dopamine on ressent un manque d’envie, un manque d’entrain, peu de plaisir, un repli sur soi, une baisse des capacités cognitives, etc…

La noradrénaline, la pédale d’accélération

La noradrénaline, produite par hydroxylation de la dopamine en présence de vitamine C et de cuivre stimule nos émotions, nos envies, notre envie de sociabiliser, d’aller vers les autres, d’intéragir. Son action orthosympathique fait augmenter le métabolisme basal.

La noradrénaline complète le passage à l’action et boucle le circuit de la récompense. Elle permet aussi le maintien de l’éveil.

L’adrénaline, le signal d’alarme, à la fois klaxon et voyant de warning

Produite à partir de la noradrénaline, en présence de S-adénylméthionine et de cortisone, sécrétée un court instant, elle permet de mettre en action de façon très puissante tout le système de la phase d’alarme du stress : la préparation à la fuite ou à la lutte.

Augmentation du rythme cardiaque, de la fréquence respiratoire, de la libération de glucose dans le sang. Elle ne dure pas longtemps car elle épuise vite les ressources du corps.

La sérotonine, le neuromédiateur de la bonne humeur

La sérotonine inhibe l’action des catécholamines : elle calme, elle relaxe, elle freine. Elle permet de prendre le temps d’observer, d’analyser, le tout dans une ambiance calme. La sérotonine régule les compulsions alimentaires surtout le sucré et le gras. La carence en sérotonine se manifeste par un état de déprime, mais aussi par des comportements alimentaires troublés et par des troubles du sommeil.

Le sevrage tabagique, l’obésité, le syndrome inflammatoire chronique sont des situations qui peuvent provoquer un déficit en sérotonine.

La mélatonine, l’hormone du sommeil

Produite à partir de la sérotonine, la mélatonine prépare le corps à l’endormissement. Elle sécrétée par l’épiphyse, et présente un pic de sécrétion entre 2h et 4h du matin.

Le couple sérotonine-mélatonine demande une vigilance spéciale chez les individus qui présentent des troubles du sommeil.

L’âge, l’exposition à la lumière intense, le jet lag, la prise de contraception et de corticoïdes sont des éléments qui peuvent interférer avec la production de mélatonine.

Le GABA : l’équilibrant, le relaxant

Le GABA est le garde-fou de notre cerveau. Il permet de bloquer tous les neuromédiateurs excitateurs (les catécholamines). Il procure un calme profond, ce qui permet de retrouver les conditions idéales pour le travail d’apprentissage, de mémorisation, et pour la récupération.

Mais également il régule l’anxiété.

Les substances comme les cannabinoïdes, les benzodiazépines ou l’alcool ont le même effet que le GABA (et la toxicité en plus !). 

La carence en GABA garde le cerveau en veille : on ne décroche plus, on a le petit vélo qui tourne dans la tête…on s’épuise psychiquement.

L’acétylcholine, le neuromédiateur de la mémorisation

L’acétylcholine est produite à partir de la lysine, de la choline (phosphatidylcholine ou lécithine) et de plusieurs co-facteurs comme l’ensemble des vitamines B (surtout la B5), la vitamine C, la vitamine E, le coenzyme Q10.

C’est le neuromédiateur des facultés cognitives : concentration, attention, mémorisation…

La carence en acétylcholine se fait ressentir justement sur la cognition.

A travers l’alimentation ou la complémentation  il est possible de moduler la quantité de ces neuromédiateurs dans le cerveau et donc d’optimiser leurs propriétés.

L’équilibre du système endocannabinoïde

Le système endocannabinoïde est un réseau de signalisation (transmission d’un message) composé de molécules signalisatrices, de récepteurs et d’enzymes qui les synthétisent, les transportent et les dégradent.

Les molécules en question sont des endocannabinoïdes endogènes. Ils sont produits à partir des acides gras polyinsaturés (oméga 6 et oméga 3). Les récepteurs se trouvent un peu partout dans le corps.

Le système endocannabinoïde participe à la régulation de :

  • L’équilibre énergétique (calorique) en modulant la prise alimentaire, l’accumulation de graisses, le métabolisme énergétique et l’homéostasie corporelle.
  • La division cellulaire, inhibant la division des cellules cancéreuses
  • La réponse immunitaire, inflammatoire, oxydative
  • L’adaptation au stress et l’équilibre émotionnel
  • L’activité neuronale, la libération de neurotransmetteurs, la neuroplasticité, la maturation du système nerveux, la cognition
  • Le sommeil, par régulation des rythmes circadiens

C’est un système qui est vraiment central et en position de pivot des équilibres de plusieurs autres systèmes. On considère que c’est un des systèmes fondamentaux de l’homéostasie.

Parmi les molécules qui interagissent avec ce système, on retrouve bien-sûr le CBD (et son cousin le THC!).

On ne connait pas encore bien le mode de fonctionnement du CBD. La recherche vient de commencer. Le THC a été étudié depuis bien plus longtemps.

Le système endocannabinoïde est mal connu, et l’effet des molécules sur les récepteurs n’est pas encore complètement prédictible. On sait en revanche que la communication entre le microbiote et le cerveau passe à travers le système endocannabinoïde, et c’est comme cela qu’on explique le lien entre dépression et dysbiose.

L’équilibre intestinal

L’équilibre intestinal se joue entre trois acteurs : la paroi intestinale, le mucus intestinal et le microbiote intestinal.

La porosité intestinale : paroi et mucus intestinaux:

  • Le tissu endothélial de l’intestin est composé d’une couche de cellules, les entérocytes, serrées les unes contre les autres, formant une barrière imperméable aux substances et microorganismes qui passent dans la lumière intestinale.
  • Cette couche de cellules est protégée par un mucus qui l’isole de la lumière intestinale. Ce mucus permet d’empêcher de mauvaises bactéries de résider dans le tube digestif.
  • La perméabilité aux nutriments est assurée par un processus de transport actif des cellules.
  • Dans certaines conditions de déséquilibre nutritionnel, de dysbiose (déséquilibre du microbiote, en cas d’inflammation du tissu intestinal, cette barrière devient moins imperméable, les jonctions serrées entre les cellules deviennent plus lâches et des molécules ou des micro-organismes peuvent la traverser : c’est le phénomène de l’hyperperméabilité intestinale.
  • L’hyperperméabilité intestinale conduit à une inflammation de bas grade qui se propage à des tissus très éloignés du point de départ, ou même à une certaine toxicité si des molécules toxiques passent la barrière.
  • Sans oublier que cette porosité active l’ensemble du système immunitaire -dont 80% des cellules est logé dans l’intestin en l’épuisant

Le microbiote

  • 100 000 milliards de micro-organismes vivent dans notre tube digestif, en parfaite symbiose.
  • Ils ont commencé à s’y développer dès la naissance et à chaque rencontre de bébé avec de nouveaux micro-organismes
  • Il est ancré dans l’intestin grâce à ses interactions avec le mucus
  • Le microbiote permet de digérer les substances que nous ne pouvons pas digérer (les fibres par exemple) pour en extraire des nutriments et substances qui nous sont bénéfiques.
  • Le microbiote produit le GABA, neuromédiateur très important du système parasympathique.
  • Le microbiote s’autorégule en empêchant les populations pathogènes de se développer.
  • La composition de la population de micro-organismes est propre à chaque individu et reste en équilibre jusqu’à ce que certains facteurs déclenchent la disparition de certaines populations au profit d’autres : c’est la dysbiose
  • Lorsque la dysbiose s’installe, la porosité intestinale peut varier, des pathologies survenir et la communication entre le microbiote et le reste du corps est altérée.

L’axe cerveau intestin à travers le nerf vague

  • L’intestin est appelé le deuxième cerveau car il est capable à travers les deux cent à cinq cent millions de neurones qui composent le système nerveux entérique de s’autoréguler et de communiquer avec le cerveau en lui fournissant des données essentielles à notre survie.
  • Les informations circulent à travers le nerf vague, dans les deux sens mais surtout dans le sens intestin-cerveau.
  • Il semblerait que des métabolites produits par le microbiote participent à cet échange d’informations, laissant penser que l’équilibre du microbiote peut moduler le fonctionnement même du cerveau à travers les signaux envoyés.

L’équilibre des émonctoires

Le circuit métabolique n’est pas complet si il n’y a pas élimination.

Les émonctoires sont, en Naturopathie, les organes d’élimination des toxines et des déchets.

Les déchets appartiennent à deux catégories : les colles et les cristaux.

Les colles sont des mucosités, glaires, catarrhes : des déchets insolubles dans l’eau, transportés par la lymphe principalement et qui proviennent du métabolisme glucidique, lipidique et des cellules mortes. Elles sont éliminées par le foie, les intestins, la peau (sébum) et les poumons.

Les cristaux, solubles dans l’eau, sont transportés par le sang et proviennent du métabolisme des protéines. Ils sont acidifiants et sont éliminés par le rein et les glandes sudoripares.

Il y a 5 émonctoires principaux : le foie, l’intestin, les reins, les voies respiratoires, la peau,

Et 5 émonctoires secondaires : l’utérus, les glandes mammaires, les glandes salivaires, les glandes lacrymales, les amygdales

Lorsqu’il y a surcharge d’un de ces émonctoires, il va y avoir un encombrement visible par une réaction pathologique : des boutons sur la peau, une constipation, une mauvaise digestion, du mucus abondant dans le nez ou les voies respiratoires…

A ce stade, il y a dérivation, naturelle ou forcée vers un autre émonctoire afin d’éliminer les déchets.

C’est donc tout un équilibre qui se met en place et il faut veiller à éviter les encrassements en agissant dès les premiers symptômes, voire en faisant une cure détox au printemps ou à l’automne.

Les émonctoires sont fortement associés au confort et au bien-être et c’est pour cela que leur déséquilibre peut nuire à la performance, aussi bien en jouant sur le plan physique que sur l plan émotionnel.

Etudier alors qu’on tousse et qu’on a le nez plein, monter sur une estrade après plusieurs jours de constipation, se rendre à un entretien le visage plein de boutons… Ce ne sont que quelques exemples mais ils illustrent à la perfection les situations où malgré la bonne volonté on n’est pas au top de ce qu’on pourrait ou voudrait donner.

Le drainages des émonctoires, c’est-à-dire le fait d’aider l’émonctoire à se vider de ses encombrements afin d’améliorer son rendement est facilité par des approches en phytothérapie. Il existe des plantes réputées pour avoir une action drainante sur un émonctoire précis : par exemple la Bardane ou la Pensée sauvage sur la peau, le Plantain sur les voies respiratoires, le Radis noir ou l’Artichaut pour le foie, la Piloselle ou la Bruyère pour le rein, le Romarin, le Psyllium ou la Mauve pour les intestins…

Tout accompagnement en Naturopathie peut être associé à une stimulation des émonctoires, afin de garder libres les différentes voies d’élimination.

Les équilibres énergétiques et vibratoires

Ces équilibres sortent des équilibres physiologiques qui ont été listés dans cet article et font appel à des traditions lointaines et ancestrales qui n’ont pu être toujours étudiées et démontrées avec la même rigueur scientifique.

Néanmoins dans la pratique quotidienne elles ont souvent fait leurs preuves et méritent qu’on les mentionne dans les équilibres à respecter afin de garantir le bien-être général.

Pour bien appréhender ces équilibres il faut bien comprendre la philosophie dont ils sont issus: la Médecine Traditionnelle Chinoise ou l’Ayurveda pour les équilibres énergétiques. L’équilibre est garanti par la libre circulation de l’énergie et l’absence de blocages, source de troubles physiques ou émotionnels.

L’équilibre vibratoire, plus subtil est à reconduire à l’harmonie entre l’Homme et la Nature. Les elixirs conçus par le Docteur Bach (les Fleurs de Bach) en sont l’illustration la plus connue, mais il existe également les approches par les sons ou les couleurs qui se basent sur ce type d’équilibre